31 décembre 2011

Voeux des Souverains belges


Alors que depuis quelques années, les souverains avaient pour coutume de mettre en avant le travail de jeunes étudiants belges de filières artistiques (et dont d'ailleurs les vœux de l'année passée se voulaient en hommage aux victimes du terrible tremblement de terre en Haïti), cette année le Roi et la Reine se sont entourés de leurs douze petits-enfants pour adresser leurs meilleurs vœux pour l'année 2012. Cette carte originale fait d'ailleurs penser à celle adressée cette année par le duc et la duchesse de Wurtemberg (à voir sur Noblesse & Royautés).

Disposé à la manière d'un cadran d'horloge, passons en revue les petits-enfants du couple royal. Tout d'abord le prince Amedeo (1986), premier petit-enfant des souverains, aîné d'Astrid et Lorenz, et qui travaille actuellement à New-York chez Deloitte, dans l'un des plus importants cabinets d'audit et de conseil. La princesse Maria-Laura (1988) suit les pas de son frère en Amérique, où elle effectue pour l'instant un stage à la mission belge auprès de l'ONU. Le prince Joachim (1991) quant à lui, après une formation militaire, il est inscrit depuis septembre 2011 à l'Université commerciale Luigi Bocconi à Milan pour décrocher un "Bachelor of International Economics, Management and Finance". Vient ensuite Luisa-Maria (1995), première petit-enfant d'Albert et Paola après leur accession au trône, une jeune femme que l'on a pu récemment découvrir métamorphosée lors de l'avant-première du film Tintin à Bruxelles, et qui poursuit ses études à Sevenoaks School, établissement situé en Angleterre où son frère le prince Amedeo est également passé.

La princesse Elisabeth (2001), fille aînée des ducs de Brabant, est la plus exposée des petits-enfants des souverains puisqu'elle est l'héritière au trône directement après son père, le prince Philippe. Elle deviendra donc un jour, et pour la première fois dans notre histoire, Reine des Belges en titre. Ayant fêté en octobre son 10ème anniversaire, la petite princesse, qui est scolarisée au collège néerlandophone de Sint-Jan Berchmans, apparaît de plus en plus en public. Cette année elle a d'ailleurs inauguré un hôpital pour enfants portant son nom à Gand, cérémonie durant laquelle elle a pu démontrer sa parfaite connaissance du néerlandais.

La petite dernière d'Astrid, Laetitia-Maria (2003), fréquente également le collège Sint-Jan Berchmans, tout comme les princes Gabriel (2003) et Emmanuel (2005). Quant à la dernière des petits-enfants du couple royal, Éléonore (2008), elle est fait sa rentrée "officielle" (puisqu'elle y était inscrite dès ses deux ans et demi) à l'école en septembre dernier, en section maternelle, suivant ainsi sa sœur, ses frères et sa cousine, dans le même collège.

La princesse Louise, l'aîné de Laurent et Claire, amie de jeu de sa cousine Laetitia-Maria, suivrait actuellement des cours au Lycée français Jean-Monnet ou à l'école européenne de Bruxelles (informations non-confirmée par le Palais). Toute la famille royale s'est d'ailleurs retrouvée en juin à Bonlez à l'occasion de sa première communion. Terminons avec les jumeaux Nicolas et Aymeric (2005), vus dernièrement en compagnie de leur grand-mère Paola lors d'une manifestation pour les 125 ans du cheval de trait belge, et qui seraient également inscrits au même établissement que leur sœur.

Les souverains adorent leurs petits-enfants. Il faut reconnaître qu'ils se découvrent meilleurs grands-parents qu'ils ne furent parents. Philippe, Astrid et Laurent ont tout trois, à leur manière, soufferts de l'absence de leurs parents et de leur crise conjugale. La proximité qui existe donc entre le couple royal et leurs petits-enfants, et l'occasion pour eux de se "rattraper".

A l'avenir, je réserverai un article sur le rôle de grands-parents des souverains belges, et en particulier de la reine Paola.

28 décembre 2011

Annonce des fiançailles des archiducs Imre et Christoph

Le 22 décembre dernier, en région bruxelloise, les archiducs Imre et Christoph d'Autriche, fils de l'archiduc et de l'archiduchesse Carl-Christian d'Autriche, ont annoncé publiquement leurs fiançailles, respectivement avec Mesdemoiselles Kathleen Walker et Adélaïde Drapé-Frisch. Descendants des grands-ducs de Luxembourg par leur mère, les archiducs sont doublement belge : par leur grand-mère maternelle, la grande-duchesse Joséphine-Charlotte, née princesse de Belgique, mais aussi par leur grand-mère paternelle, l'archiduchesse Carl-Ludwig d'Autriche, née princesse Yolande de Ligne.

Dans l'assistance on pouvait reconnaître, outre les principaux intéressés et leurs parents, leur frère et leurs soeurs : l'archiduchesse Carl-Ludwig d'Autriche (née princesse Yolande de Ligne, grand-mère paternelle des archiducs) et la reine Fabiola, la princesse Nikolaus de Liechtenstein (née princesse Margaretha de Luxembourg, tante des archiducs) et sa fille la princesse Marie-Astrid, l'archiduc et l’archiduchesse Rodolphe d'Autriche (oncle et tante des archiducs), les enfants du couple grand-ducal luxembourgeois, Félix, Louis, Alexandra et Sébastien (cousins des archiducs), les princes Carl et Constantin de Nassau (fils du prince Jean de Luxembourg, cousins des archiducs ; Constantin dont l'archiduc Christoph est très proche), ainsi que l'abbé Marot.

La réunion familiale fut l'occasion pour pouvoir voir la première photo officielle du comte Léopold de Limburg-Stirum, né le 19 avril denier à Buenos Aires, premier enfant du comte Rodolphe de Limburg-Stirum et de l'archiduchesse Marie-Christine d'Autriche, ici en compagnie également de ses grands-parents, l'archiduc Carl-Christian d'Autriche et la princesse Marie-Astrid de Luxembourg.

L'archiduc Imre, Emmanuel, Simeon, Jean, Carl, Marcus d'Aviano, deuxième enfant du couple formé par l'archiduc Carl-Christian d'Autriche et la princesse Marie-Astrid de Luxembourg, est né le 8 décembre 1985 à Genève (photo à sa naissance : lien). Ayant effectué sa scolarité en Suisse, il a ensuite poursuivi des études en relations internationales à l'Université Saint-Gall, suivi d'une année d'anthropologie à l'Institut Philanthropos à Fribourg. Après des stages dans des organisations financières et politiques dans la capitale européenne et aux Etats-Unis, il réalise actuellement un master post grade d'études européennes au Collège d'Europe de Bruges sur le campus que l'établissement a établi à Varsovie.

C'est en 2010 que l'archiduc rencontre pour la première fois l'heureuse élue lors d'une cérémonie annuelle, célébrée à Washington D.C., en mémoire de l'arrière-grand-père d'Imre, l'empereur et bienheureux Charles Ier d'Autriche, dernier souverain de la double couronne austro-hongroise. Originaire de l’État de l'Ohio, Kathleen - Katie pour les intimes - est la fille aînée (la famille compte sept enfants) de Robert Walker, directeur de la Fifth Third Bank, et de Margaret. La jeune femme de 25 ans a empoché son diplôme en journalisme et en sciences politiques à l'Université de Kentucky du Nord durant la promotion 2008. A l'heure actuelle la directrice de communication d'une organisation caritative américaine et est active au sein d'un mouvement Pro-life. Les fiançailles ont été célébrées le jour même lors d'une messe où présidait l'abbé Marot.

L'archiduc Christoph, Henri, Alexander, Marcus d'Aviano d'Autriche est né le 2 février 1988 à Genève (photo à sa naissance, en présence de sa sœur Marie-Christine et de son frère Imre : lien). Comme son frère, il effectue ses premières années de sa scolarité en Suisse aux Instituts Notre-Dame du Lac et de Florimont, mais aussi en France, au Lycée Saint-Bonnet de Galaure en France. Et c'est à Bruxelles qu'il décroche son diplôme de fin d'études secondaires. Avant d'entreprendre des études universitaires, Christophe s'inscrit pour une année sabbatique à l'école "Jeunesse Lumière". C'est d'ailleurs là qu'il y rencontre Adélaïde Drapé-Frisch. Ensuite, les deux jeunes poursuivent leurs cursus par des études d'anthropologie à l'Institut Philantropos à Fribourg, où est également passé le frère de l'archiduc, Imre. Leurs diplômes en proche, Christophe et Adélaïde choississent désormais des parcours différents.

L'archiduc effectue alors des études en relations internationales et en travail social. Dans cette optique, il a travaillé aux côtés de jeunes connaissant des difficultés ou encore handicapés de la communauté de l'Arche. Tout comme sa mère l'avait fait au Rwanda, Christophe a travaillé un an durant comme aide infirmer dans un établissement médico-social à Fribourg. Aujourd’hui, il est engagé au sein d'une entreprise financière et se prépare à entamer une formation de coaching.

Adélaïde, jeune femme de 22 ans née en région parisienne, est l'aînée des cinq enfants de M. et Mme Philippe Drapé-Frisch. Entamant tout d'abord sa scolarité chez elle, administrée par sa mère, tout comme pour ses frères et sœurs, elle poursuit ses études à partir de l'âge de 10 ans à Londres où son père, diplomate, y a été nommé. Après la Grande-Bretagne vient la Serbie, où Adélaïde passe on baccalauréat à l'International School of Belgrade. Après sa rencontre avec l'archiduc et les études qu'elle a mené à ses côtés, la Française étudie la psychologie à Paris où elle est actuellement en troisième année de licence. Le couple qui s'est déjà fiancé le 5 mars 2011 a attendu cette réunion familiale pour rendre public leurs fiançailles.


Cet article a été élaboré, en partie, sur base des informations contenue dans l'article paru à ce sujet sur le site d'actualités du gotha de Stéphane Bern

24 décembre 2011

Joyeuses fêtes

En cette veille de Noël, je tiens à souhaiter à toutes les lectrices et à tous les lecteurs de ce blog d'excellentes fêtes de fin d'année, en compagnie de ceux qui vous sont proches.

L'occasion pour moi de vous faire partager ce souvenir familial. Cette carte signée par le roi Léopold III ("mes pensées sont avec vous" fut reçue par l'un de mes arrières-grands-pères, il y a tout juste 60 ans, durant sa captivité en Allemagne. A l'époque le souverain était également prisonnier politique des allemands au château de Laeken. Prise dans le parc de Laeken, on peut voir à l'arrière la tour japonaise construite à la demande de Léopold II.
(© Collection personnelle)
Mis sur pied il y a presque 6 mois, je suis très satisfait de ce premier bilan et des quelques 85.000 visites depuis son lancement ! Dans cette optique, je tiens à remercier tous ceux qui ont laissé leurs traces en commentaires, qui m'ont contacté pour me soumettre une question, ceux avec qui j'ai pu noué une relation chaleureuse en privé ainsi que ceux avec qui j'ai pu collaborer sur ce blog mais aussi sur d'autres espaces virtuels.

Un grand merci donc à  Petit Belge, Damien B., Régine Salens, Marie-Claude, Huguette, Pierre-Jean, Serar, Cisca, Tatami, Bernadette, Claire.bc, Charlotte Kady, Michèle, Caroline, Chipie, Denise, Amalia, Aneth, Steph34, Chantal, Marie17, Lionel, la princesse Edouard de Ligne la Trémoïlle, Edmée De Xhavée, Coumarine, Christiane, Appoline Elter et Philippe D. (j'espère n'avoir oublié personne)

Durant cette période, à l'instar des membres des familles royales, je serais également moins actif sur ce blog en raison d'examens à passer en janvier et de leurs préparations. Je reprendrai donc pleinement Royalement Blog fin janvier.

Puisqu'une nouvelle année est synonyme de bonnes résolutions, voire de nouveautés, 2012 apportera des nouvelles rubriques récurrentes sur ce site. Alors qu'au début j'avais indiqué que ce blog ne serait pas dédié à l'actualité de la famille royale belge et de la famille grand-ducale luxembourgeoise, je rendrais désormais compte de leurs activités. J'ai en effet constaté que toutes leurs sorties ne sont pas misent en exergue sur les autres sites, qui de surcroit sont généralistes et ne peuvent donc pas uniquement parler d'eux. Cependant je limiterai ces rendez-vous à deux articles récapitulatifs et illustrés par semaine (l'un pour la Belgique et l'un pour le Luxembourg). L'autre rubrique qui verra le jour et qui, elle, sera mensuelle mettra en évidence les articles intéressants publiés aussi bien sur des autres blogs que dans la presse.J'espère que vous confirmerez votre fidélité à Royalement Blog malgré ces changements.

Valentin D.

Messe en la mémoire de la princesse Elisabeth

C'est en ce jeudi 15 décembre, en fin d'après-midi, qu'une messe en la mémoire de la princesse Elisabeth de Luxembourg a été célébrée en l'église Saint-Michel de Luxembourg, en présence de sa plusieurs membres de sa famille et de quelques représentants du gotha.

Décédée au château de Fischbach le 22 novembre, elle avait été inhumée dans la plus stricte intimé le 3 décembre dans dans la crypte du château d'Artstetten en Autriche aux côtés de son époux, le duc Franz-Ferdinand de Hohenberg. On soulignera l'absence du grand-duc Jean, son frère dont elle était proche et avec qui elle partageait le château de Fischbach, tout comme de sa sœur, le princesse Marie-Gabrielle de Luxembourg.   

Portrait de la princesse Elisabeth : lien 

Faire-part de décès

Étaient présents : 

  • LL. AA. RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse
  • S.A.R. le Grand-Duc Héritier
  • LL. AA. RR. le prince Guillaume et la princesse Sibilla de Luxembourg
  • S.A.R. la Princesse Douairière de Ligne (née princesse Alix de Luxembourg, sœur de la défunte)
  • le comte et la comtesse Andreas von Bardeau (née princesse Anita von Hohenberg, fille de la défunte)
  • M. et Mme Jean-Louis de Potesta (née princesse Sophie von Hohenberg, fille de la défunte)
  • M. et Mme François-Xavier Fraye (née Alix de La Poëze d'Harambure, petite-fille de la défunte)
  • M. Jean-Louis de Potesta (petit-fils de la défunte)
  • S.A. la Princesse de Ligne (nièce par alliance de la défunte)
  • S.A. le prince Wauthier de Ligne (neveu de la défunte)
  • S.A. le prince Lamoral de Ligne (neveu de la défunte)
  • la comtesse Antonia Holstein til Ledreborg (nièce de la défunte)
  • S.A.S. le prince Peter von Hohenberg (frère du Duc de Hohenberg et beau-frère de la défunte)
  • S.A.I.R. l'archiduc Gerhard d'Autriche
  • S.A.I.R. l'archiduchesse Anne Gabrielle d'Autriche
  • S.A.R. la Duchesse Douairière d'Arenberg (née princesse Sophie de Bavière, nièce de la défunte)
  • S.A.S. le prince Heinrich d'Arenberg (frère du Duc d'Arenberg et petit-neveu de la défunte)
  • S.A.S. la Duchesse de Croÿ
  • le Duc d'Urach 

Photos de la messe : lien

14 décembre 2011

Première biographie de la princesse Astrid, par Vincent Leroy

Vincent Leroy est un écrivain belge qui s'intéresse à l'histoire belge, et plus particulièrement à la famille royale. Outre sa biographie du poète belge Emile Verhaeren (2006) et un livre sur les 180 ans de la Belgique (2010), Vincent Leroy est également l'auteur de Chroniques du règne d'Albert II (publiées en 2005 et ré-actualisées en 2006) et de biographies sur le prince-régent Charles (2007), sur la reine Paola (2008), et sur le prince Laurent et la princesse Claire (2009).





Le dernier livre de l'auteur est sorti dernièrement aux éditions Imprimages et porte sur la fille des souverains, la princesse Astrid. Il s'agit de la première biographie qui est consacrée à la princesse, aussi bien au niveau francophone que néerlandophone. Tel un bilan à l'orée de son 50ème anniversaire - le 5 juin 2012 -, l'ouvrage éclaircit davantage la personnalité et le rôle d'une princesse, certes bénéficiant d'une popularité certaine, mais dont le grand public ne connait pas ses implications notamment dans le domaine social ou scientifique. 

Une idée de cadeau à l'approche des fêtes ? Vous pouvez commander ce livre auprès des éditions Imprimages en leur envoyant un mail à cette adresse : info@imprimages.be. Selon les stocks, il est d'ailleurs encore possible de commander l'un ou l'autre des précédents ouvrages de Vincent Leroy.

Vincent Leroy m'a fait la gentillesse de répondre à plusieurs questions que voici :

Royalement Blog : Vous avez déjà écrit des biographies touchant au roi actuel, à la reine Paola, au prince-régent Charles, au prince Laurent et à la princesse Claire, et maintenant à la princesse Astrid de Belgique. Pourquoi la famille royale belge et ses membres vous intéressent-il tant ? Comment vous est venu cet intérêt ? 

Vincent Leroy : L'histoire était déjà mon cours préféré à l'école primaire. Concernant la famille royale belge, mon intérêt a commencé au début des années 90 lors des festivités 60/40 et du décès du roi Baudouin, où j'ai conservé les éditions spéciales des journaux et hebdomadaires. Mais je m'intéresse également à d'autres aspects de l'histoire de notre pays : j'ai écrit une biographie du poète belge Emile Verhaeren et un ouvrage sur les 180 ans de la Belgique. 

R.B. : Par ailleurs, avez-vous eu l'occasion de rencontrer certaines de ces personnes ? Quelles ont été vos impressions ? 

V.L. : Il est impossible de rencontrer un membre de la famille royale belge pour préparer un livre ; il n'existe pas de biographie autorisée en Belgique. J'ai déjà vu le couple royal, la princesse Astrid, le prince Laurent et la princesse Claire lors de bains de foule, mais je n'ai pas su leur parler. En public, le Roi, les princesses Astrid et Claire sont très à l'aise ; la reine Paola et le prince Laurent sont plus réservés. Par ailleurs, ils ont tous reçu un exemplaire de la biographie que je leur ai consacrée.

R.B. : Comment vous est venu l'idée d'écrire cette nouvelle biographie portant sur la princesse Astrid ?

V.L. : Tout simplement parce qu'il n'existait jusqu'à présent aucun livre sur la princesse. Ce manque est aujourd'hui comblé. Au cours de mes recherches, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes l'associaient toujours à la Croix-Rouge de Belgique (dont elle a été présidente nationale de 1994 à 2007) et j'ai voulu en particulier expliquer ce qu'elle faisait concrètement dans le domaine social.

R.B. : Comment se déroule concrètement un tel travail ? 

V.L. : Les archives des membres vivants de la famille royale ne sont pas encore accessibles au Palais. J'ai recherché dans les ouvrages généralistes sur la dynastie tout ce qui concernait la princesse Astrid. La presse et le site officiel du Palais m'ont bien aidé pour tout ce qui concerne ses activités publiques. Il a fallu ensuite vérifier certaines informations auprès de personnes compétentes, déterminer les titres des chapitres et commencer le travail d'écriture. Et pour ce livre en particulier, un de mes amis passionné d'histoire comme moi a relu attentivement mon manuscrit et fait des remarques judicieuses, et le photographe Olivier Polet m'a offert un de ses clichés de la princesse Astrid pour la couverture. Dernière étape : tout envoyer aux éditions Imprimages pour l'impression.

R.B. : Après ce travail, avez-vous changé votre regard sur la princesse ? Comment pourriez-vous la résumer en quelques phrases ? 

V.L. : Non, toutes les personnes qui ont des contacts avec elle confirment sa gentillesse, sa simplicité et son souci de bien faire les choses. Comme ses deux frères, la princesse Astrid a souffert des problèmes conjugaux de ses parents durant son enfance. Mais c'est aujourd'hui une femme équilibrée qui a réussi sa vie d'épouse et de mère. Sa vie privée discrète loin de la jet-set n'a jamais donné lieu à aucun scandale. Depuis 1993, elle s'est impliquée dans le domaine social où elle a actuellement six priorités : la pauvreté, les handicapés, la recherche scientifique, les mines antipersonnel, la malaria et la lèpre. A l'image du Roi à qui elle ressemble beaucoup, la princesse est à l'aise en public, a un bon sens du contact et a une bonne image dans l'opinion publique, tant au nord qu'au sud du pays.

R.B. : Qu'est-ce que cela fait d'être encore un rare francophone à écrire des livres sur la famille royale, alors qu'aujourd'hui les grandes maisons d'édition préfèrent faire traduire les livres écrits au nord du pays ? Comment expliquez-vous ce constat ? Est-ce pour cela que vous avez choisi une petite maison d'édition ?

V.L. : Votre constat est très juste, et on aura encore le cas dans les prochaines semaines avec les deux livres sur le prince Laurent écrits par les auteurs néerlandophones Mario Danneels et Thierry Debels (qui, soit dit en passant, est un proche du républicain et séparatiste Jean-Marie De Decker), et qui ont ensuite été traduits en français. Ce fut la même chose pour les dernières biographies du roi Baudouin, de la reine Fabiola, du prince Philippe, de la princesse Lilian. C'est plus rentable pour les maisons d'édition francophones qui bénéficient en plus de la médiatisation de la parution en néerlandais. Pour faire vendre, il y a actuellement une recherche du sensationnel et du scandale, ce que des historiens sérieux et moi ne voulons pas. C'est la raison pour laquelle je me suis tourné vers la maison d'édition Imprimages qui me laisse une liberté totale sur le contenu.

R.B. : Comment voyez-vous la monarchie dans les prochaines années, alors que l'une des plus importantes crises politiques (au cours de laquelle du Roi a été plus d'une fois souligné) vient de se terminer ? Est-ce que la prochaine grande réforme de l’État ne concernerait-elle pas une évolution de la fonction royale vers un système plus protocolaire (voulu par plusieurs partis politiques et également du pain-bénit pour les opposants de la monarchie) ?  

V.L. : Le sort de la monarchie est lié à celui de la Belgique. Tout va dépendre des nouveaux rapports de force politiques après les élections législatives de 2014. Il est impossible de savoir comment les choses vont évoluer, mais une monarchie protocolaire est effectivement possible lors de la prochaine réforme de l'Etat. Affaire à suivre...

R.B. : Cette situation n'est pas davantage la volonté d'anticiper le règne prochaine du prince Philippe qui ne fait pas l'unanimité ? Par ailleurs, comment voyez-vous le prince héritier ?

V.L. : Les partis nationalistes flamands (comme la NVA ou le Vlaams Belang) veulent la scission du pays et la fin de la monarchie, quels que soient la personnalité ou la compétence du Roi et du prince héritier. Par contre, dans les partis traditionnels, il y a effectivement chez certains une méfiance à l'égard du prince Philippe. Laissons-lui sa chance... En 1993, qui aurait cru que cet homme tremblotant de 59 ans aurait été un si bon roi durant ces quatre années de crises politiques à répétition? Le prince Philippe est tout à fait capable de succéder à son père, mais dans un style totalement différent d'Albert II. Il n'aura jamais l'aisance en public de son père. Chaque roi a sa propre personnalité.

R.B. : Avez-vous des projets en gestation pour les prochaines années ? 

V.L. : Oui. L'histoire de Belgique et de sa dynastie est un grand puzzle où il manque encore de nombreuses pièces... Chaque année, de nouveaux documents et témoignages apparaissent, et permettent une meilleure compréhension des personnages et des événements. C'est passionnant de faire toutes ces recherches.

R.B. : Un grand merci d'avoir pris le temps de répondre à ces questions.

12 décembre 2011

Souvenirs chiliens - Recuerdos de Chile

Grand voyageur après son abdication, le roi Léopold III s'est rendu à maintes reprises en Amérique du Sud, et notamment au Chili en 1962 et en 1964.

Le premier voyage au Chili comportait un objectif davantage officiel puisque M. Brasseur, le ministre belge du Commerce Extérieur de l'époque, avait demandé à l'ancien souverain d'effectuer un voyage d'étude et d'information en Amérique latine. Arrivants de Mexico, Léopold III et la princesse Lilian atterrissent à Santiago le 27 janvier, et sont accueillis par l’ambassadeur de Belgique et des autorités chiliennes, et notamment l'aide de camp du président. Le lendemain, la journée débute par une messe célébrée en l'église des Franciscains par le père belge Raphaël Van Gerven et elle se poursuit par une séance de travail à l'ambassade belge et un moment de délassement au golf de Los Leones, le roi étant un grand amateur de ce sport. Le 29 janvier, Léopold visite le centre expérimental agronomique de Maipù, le centre de recherches zoologiques ainsi que des cultures expérimentales au pied de la montage. Comme depuis le début de son séjour, le roi dîne alors à l'ambassade, cette fois-ci en compagnie des ministres des Finances et de l’Économie. Le jour suivant fut consacré à diverses rencontres : audiences avec le président Jorge Alessandri Rodriguez et avec le ministre de l'Intérieur, déjeuner suivi d'un colloque à l'Université catholique en présence notamment du recteur-archevêque de Conceptión, de l'archevêque de Santiago et du ministre des Mines, et finalement un dîner chez le président du Sénat, Herman Videla Lira.

Le 31 janvier le couple s'envole à bord du DC3 présidentiel pour Valdivia, où ils partent à la découverte du fleuve Calle-Calle sur un bateau à moteur. Ils déjeunent d'ailleurs sur un île en tant qu'hôtes de Madame Gertrude Hoffmann de Martens et visitent ensuite l'Université de Valdivia à l'occasion d'un colloque. Arrivés à Antumalal la veille, Léopold et Lilian partent en excursion le 1er février sur le lac de Villarica et s'aventurent ensuite dans la forêt située juste à côté du volcan du même nom.

Photo prise par le roi Léopold III, le 1er février 1962, montrant en arrière-plan
le volcan Villarica dont une coulée de lave a détruit la forêt
(© Fonds Léopold III pour l'Exploration et la Conservation de la Nature)

Le lendemain, le couple prend à nouveau l'avion direction Conceptión. Ayant atterris peu après midi, le roi est reçu par l'intendant de la région, effectue une visite à l'Université et rencontre huit familles belges, originaires de Zwevegem en Flandre-Occidentale. Le passage est très bref à Conceptión puisqu'ils reprennent déjà l'avion en fin d'après-midi pour retourner à Santiago où ils dînent de nouveau à l'ambassade.

Le 3 février, le couple se rend dans la station balnéaire de Vinã del Mar, à une centaine de kilomètres de la capitale. Ils y visitent l'Institut de biologie marine et terminent leur journée en étant reçus par le président de la république dans sa villa. Le couple présidentiel propose même à ses hôtes de marque de rester jusqu'au lendemain. Ainsi, le jour suivant les deux couples assistent tout deux à la messe, et ensuite le roi et le président effectuent une promenade à Valparaiso. La journée est également émaillée d'un déjeuner avec les présidents du Sénat et de la Chambre ainsi qu'avec l'intendant de la région.

Le 5 février, Léopold et Lilian retournent dans la capitale chilienne. Alors que la princesse Lilian visite un hôpital, Léopold III rencontre le directeur de l'Institut de sociologie de l'Université catholique. Le couple se retrouve ensuite pour un déjeuner, en présence du ministre des Affaires étrangères, chez Robert Pangaert d'Opdorp et son épouse, Micheline, la fille de Paul Van Zeeland, qui fut Premiers ministre sous le règne de Léopold III. Ensuite, ils prennent le thé chez Monsieur Macul, l'homme le plus riche du Chili. C'est ainsi que se termine le premier voyage du roi Léopold III dans ce pays puisque le couple prend dès le lendemain l'avion pour le prochain pays dans lequel ils doivent se rendre, l'Argentine.

Léopold III et Lilian sont de retour au Chili en 1964 pour un voyage qui n'a cette fois pas été demandé par le gouvernement belge. Le couple atterrit à Santiago vers midi et demi, le 11 mars. Ils rendent ensuite visite à l'hôtel de Marta Alessandri, l'épouse du président de la république. Suit ensuite une audience auprès du ministre des Affaires étrangères et ils sont finalement reçu par le président de la république qu'ils avaient eu l'occasion de connaître lors de leur précédent voyage. Le 12 mars, le couple déjeune au Club de Los Leones avec la famille Pangaert d'Opdorp et se rend ensuite chez l'ambassadeur, M. de Thysebaert. Le lendemain, le roi effectue, en compagnie du ministre des Travaux publics et du vice-président, un tour en hélicoptère de la capitale. Il visite ensuite l'hôpital de la Force aérienne.

Le 14 mars le couple embarque sur un hydravion amphibie pour la baie de Cumberland. Ils y font le tour de l'île avant d'être accueillis par les autorités locales, le roi part même pêcher en compagnie d'un ministre. Cependant, l'engin qui les a emmené quelques heures plus tôt ne démarre plus le moment du départ venu et ils sont contraint de passer la nuit chez le gouverneur. Le lendemain, l'hydravion est toujours intraitable, la journée est donc comblée par de la pêche et un dîner chez un représentant d'une société exportatrice de langoustes, richesses du coin. Ils sont finalement récupérés le jour suivant par un destroyer qui les emmène ensuite à Valparaiso et ils passent la nuit dans le chalet présidentiel de Viña del Mar. Le 17 mars, ils sont de nouveau de retour à Santiago et déjeunent encore avec la famille Pangaert d'Opdorp, pratiquent quelque peu le golf et visite le palais présidentiel avec nul autre guide que le couple présidentiel lui-même.

Le 18 mars, après un survol du désert d'Atacama, ils atterrissent à Calama d'où ils prennent une voiture pour San Pedro de Atacama qui offre une vue magnifique sur le volcan Licancaur. Dans ce petit village officie un Belge, le jésuite Gustave Le Paige, également considéré comme le père de l'archéologie chilienne. Ensemble, ils partent le lendemain en jeep dans le désert et découvrent l'oasis de Toconao, le volcan Lascar, le Tumisa, la lagune de Lejica,... Dans le lieu dit Tumbre, le père Le Paige a baptisé un enfant dont la marraine fut la princesse Lilian. Sur le chemin du retour, ils visitent un dispensaire avant de retrouver San Pedro. Par ailleurs, Léopold III a contribué financièrement à la construction d'un hôpital dans ce village.

Le roi Léopold III et la princesse Lilian,
le 19 mars 1964, dans le désert de l'Atacama
(© Fonds Léopold III pour l'Exploration et la Conservation de la Nature)

Le 20 mars, le couple visite un élevage de chinchillas avant de reprendre la route vers la capitale. Pour l'anecdote, c'est à Santiago qu'ils apprennent que leur fille cadette, la princesse Marie-Esméralda, s'est cassée une jambe au ski à Zarmatt; mais c'est aussi là qu'ils ont l'occasion de vivre un tremblement de terre. Le 21 mars, ils sont de retour à Viña del Mar où les attend le couple présidentiel pour déjeuner. Ils pratiquent ensuite le golf à Granadilla. Le lendemain, ils sont reçus pour la dernière fois par le couple présidentiel, cette fois-ci dans leur maison de campagne à Malloco, en présence du ministre des Affaires étrangères. Ce nouveau périple se clôture, Léopold et Lilian prennent l'avion le 23 mars en direction de Rio de Janeiro.    

Du 18 octobre au 19 novembre 1965, le roi Baudouin et la reine Fabiola se rendent en visite d’État dans différents pays d'Amérique du Sud : le Mexique, le Chili, l'Argentine et le Brésil. Au cours de ce long voyage, le souverain a d'ailleurs souffert de problèmes de dos qui l'ont parfois obligé à se déplacer à l'aide de béquilles.

Accueil des souverains belges par le couple présidentiel
sur le tarmac de l'aérodrome Los Cerrillos

Les souverains belges atterrissent dans la matinée du 25 octobre sur l'aérodrome Los Cerrillos, où ils sont accueillis par le président Eduardo Frei Montalva et son épouse Maria avant de faire leur entrée en carrosse dans Santiago. Le lendemain, le roi Baudouin est reçu au Congrès et prononce un discours mettant en exergue le régime chilien, respectueux de sa Constitution et des libertés individuelles des citoyens. Une réception à l'ambassade belge fut également programmée en présence de la colonie belge. Le 27 octobre la visite d’État prend déjà fin. Les souverains quittent Santiago tout en restant, en tant que touristes, au Chili jusqu'à leur départ pour l'Argentine le 2 novembre. Bien des années plus tard, la reine Fabiola a rencontré la belle-fille du président chilien qui l'avait accueilli en 1965. En effet, en 1997, dans le cadre d'une conférence des Premières Dames d'Amérique latine à Panama à laquelle la veuve du roi Baudouin était conviée, cette dernière eut l'occasion de rencontrer Mme Maria Larraechea de Frei, épouse du président Eduardo Frei Ruiz-Tagle. 


En tant que président d'honneur de l'Office Belge pour le Commerce Extérieur, le prince Albert et actuel souverain, s'est rendu en mission économique au Chili en 1991. Le flambeau repris par son fils, le prince héritier Philippe, accompagné de son épouse la princesse Mathilde, y préside une mission économique au printemps 2002. Arrivés le 28 avril, ils visitent alors le domaine viticole de Concha y Toro à Pirque qui appartient à l'une des plus anciennes familles du pays. Le jour suivant, le couple est reçu par le président Ricardo Lagos et son épouse Luisa. Cette-dernière emmène ensuite la princesse Mathilde à la découverte de la Fondation de la Famille qu'elle préside. Le couple princier se retrouve ensuite pour effectuer une visite à la Fondation Hogar de Cristo (Foyer du Christ) qui a pour but de construire des habitations pour les pauvres. Cette association, qui en 2002 avait déjà permis d'aider environ deux millions de personnes, était à l'époque dirigée par le jésuite belge, Josse Van der Rest, qui avait déjà pu rencontrer le roi Baudouin lors de sa visite d’État en 1965. Le couple princier inaugure aussi une exposition à Santiago, en compagnie de l'artiste Pablo Amand. Le 30 mars, Philippe et Mathilde découvrent la Fondation Casa Neruda, établie dans la maison du célèbre poète chilien Pablo Neruda à Santiago. Le couple assiste, le 1er avril, au lancement de la construction d'une centrale électrique par la firme belge Tractebel à Colbun. Avant qu'ils n'achèvent la mission le 3 avril, ils rencontrent également des étudiants belges et visitent entre autre un centre de travail manuel pour les handicapés à Santiago.




Seul, le prince Philippe a emmené une dernière mission économique au Chili, centrée sur le ville de Santiago, du 3 au 7 décembre 2011. En raison de l’imminence de la formation d'un gouvernement (qui a vu le jour le 6 décembre), le prince n'était pas comme à l'accoutumée accompagné par un ministre fédéral qui est censé couvrir les actes du prince. Ce fut en effet un ministre d’État, Jos Chabert, qui a été choisi pour accomplir cette tâche. Outre le fait d'avoir été reçu au Palais de La Moneda par le président Sebastián Piñera, le prince a rendu  un hommage, au nom du Roi et de la Reine, au monument de l'un des pères du pays, Bernardo O'Higgins. Il a également effectué plusieurs visites liés aux domaines économique et scientifique. 

Rencontre avec le président de la république
(© Place Royale/RTL-TVI)
Le prince Philippe sur le haut d'un observatoire astronomique.
Le prince est un passionné comme l'était son oncle le roi Baudouin de cette science
(© Place Royale/RTL-TVI)


Cet article est dédié à Elena... la plus Belge des Chiliennes et la plus Chilienne des Belges...

6 décembre 2011

Saint-Nicolas

Saint-Nicolas est une fête célébrée dans différents pays européens comme la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, dans le nord et l'est de la France, en Allemagne, au Royaume-Uni, etc. Cette fête patronale destinée aux enfants est liée à Nicolas de Myre, né en 270 dans l'actuelle Turquie et décédé le 6 décembre 345.

En Belgique, le saint passe dans les foyers dans la nuit du 5 au 6 décembre pour y apporter des cadeaux et des friandises. Il y a plusieurs décennies, dans les foyers modestes, il s'agissait surtout de fruits, et plus précieusement des clémentines. Avant cette date, on peut le voir dans de nombreuses écoles et centres publics aller à la rencontre des enfants qui lui soumettent leurs désirs de cadeaux. Saint-Nicolas effectue sa tournée avec un âne et est accompagné du Père fouettard, destiné aux enfants qui n'ont pas été sages. Il est de tradition de laisser devant la cheminée une carotte et un bol de lait pour l'âne et un petit verre d'alcool pour le saint patron qui déposera les cadeaux dans les chaussures des écoliers. Pour les néerlandophones il s'agit de Sinterklass qui est, lui, sensé débarqué d'un bateau venu d'Espagne, accompagné d'un cheval blanc. La Poste met à disposition des enfants un service qui répond aux nombreux courriers de ceux-ci.

Dans le grand-duché, Zinnikleeschen, ou plus communément Klesschen, possède la même finalité qu'en Belgique. L'équivalent du Père fouettard, Housecker, un homme de petite taille et dont le visage est caché, distribue des brindilles, ruten, aux enfants qui n'ont pas été sages. 

La reine Fabiola en compagnie du patron des écoliers, dans les années 60 (© Collection personelle)

4 décembre 2011

Le château de Fischbach

Le château de Fischbach se situe dans la commune du même nom, dans le canton de Mersch. L'ancienne seigneurie est l'une des plus anciennes du grand-duché de Luxembourg. Il semble qu'à ses origines, elle appartenait alors à la puissante abbaye d'Echternach. Les sous-terrains du château indiquent l'existence d'anciens passages de fuite.

On retrouve la trace du premier seigneur connu, Udo de Fischbach, en 1050. Le bien sera conservé dans la famille jusqu'à Angèle de Fischbach, héritière de la seigneurie, et qui épousera en 1466 Henri de Boland, seigneur de Rollé et d'Esch-sur-Sûre. Suite à une extinction de la lignée en 1571, la seigneurie passe à Bernard II d'Orley, déjà seigneur de Linster et de Meysembourg.

En 1628, François de Cassal achète une partie du domaine. La famille de Cassal est d'origine wallonne et elle sera anoblie en 1644 par le roi Philippe IV d'Espagne. Durant la Guerre de Trente Ans, le château est brûlé par les polonais de l'armée du duc François de Lorraine en 1635. Le bâtiment principal sera alors reconstruit trois années plus tard par le comte Edmond de Schwarzenberg. En 1674, les héritiers de François de Cassal acquièrent d'autres terres, et reforment ainsi la seigneurie initiale de Fischbach.

L'un des derniers propriétaires du château est Auguste Garnier, industriel et métallurgiste, qui en accorde la propriété à la société anonyme belge des Hauts Fourneaux. C'est ainsi qu'en 1738 des hauts fourneaux et une forge sont érigés sur le domaine.

Lithographie de Nicolas Liez (1809-1892) datant de 1834, connu pour ses nombreuses lithographies du grand-duché de Luxembourg

En 1850, le roi des Pays-Bas et grand-duc de Luxembourg Guillaume III se porte acquéreur du domaine, semble-t-il pour consolider son contrôle politique dans le grand-duché. Il y fera d'ailleurs détruite les éléments qui y rappellent le passé industriel du site. En 1890, à la mort du dernier souverain hollandais, coïncidant avec la fin de l'union installée en 1815 entre le duché et le royaume des Pays-Bas, le désormais grand-duc Adolphe achète à la veuve de Guillaume III la propriété de Fischbach. La reine Emma, née princesse de Waldeck-Pyrmont, n'est autre que sa nièce puisqu'elle est la fille de sa demi-sœur, la princesse Hélène de Nassau.

Photo datant de 1930, prise à l'occasion de la visite d’État des souverains belges au grand-duché et où ils furent notamment reçus en privé au château de Fischbach (© Le Soir Illustré)

Durant la Seconde Guerre Mondiale, une grande partie du mobilier et des œuvres d'art seront pillés. Les autorités nazies en font un lieu de repos pour les artistes dénommé Künstlerheim Fischbach. L'occupation nazie fera qu'au retour de la grande-duchesse Charlotte en 1945 au Luxembourg, seul le château de Fischbach est habitable. En 1948, la résidence officielle du Chef de l’État devient le château de Colmar-Berg mais celui-ci a besoin de travaux de rénovation qui s'y termineront juste à temps pour l'accession au trône du grand-duc Jean en 1964. 

La grande-duchesse aura donc vécu toute la deuxième partie de son règne à Fischbach, avec son époux le prince Félix. Le château y accueille d'ailleurs la naissance de deux de ses petits-enfants : la comtesse Maria Henckel von Donnersmarck en 1965 (fille de la princesse Marie-Adélaïde et du comte Carl Josef) et le prince Robert de Luxembourg en 1968 (fils du prince Charles et de Joan Douglas Dillen).

Le 8 avril 1970, le prince Félix décède à Fiscbach. Au cours des années 1970, la princesse Elisabeth, fille aînée de la grande-duchesse Charlotte et épouse du duc Franz Ferdinand de Hohenberg, vient discrètement vivre avec sa mère jusqu'au décès de cette-dernière au château le 9 juillet 1985.

Photo prise dans les années 80' (© Collection personnelle)

En 1987, le grand-duc héritier Henri et la grande-duchesse héritière Maria-Teresa s'y installent avec leurs enfants, les prince Guillaume, Félix et Louis. La famille s'agrandit encore, et les murs du château de Fiscbach verront également grandir la princesse Alexandra et le prince Sébastien. D'ailleurs c'est dans cette propriété que seront célébrés les baptêmes et les communions de certains des enfants du couple, dont la partie religieuse se déroulait en toute simplicité en la petite église de Fischbach.

Communions du prince Guillaume et de l'archiduchesse Marie-Christine à Fischbach, fin des années 80' (© Collection personnelle)
Mais suite à l’avènement du grand-duc Henri en 2000, la famille part s'installer au château de Colmar-Berg tandis que Fiscbach sera désormais habité par le grand-duc Jean et la grande-duchesse Joséphine-Charlotte. L'ex-première dame y décède d'un cancer le 10 janvier 2005. Le grand-duc Jean continue d'habiter la château de Fiscbach. Il y a peu, il y vivait encore en compagnie de sa sœur la princesse Elisabeth, veuve du duc de Hohenberg. Cette-dernière est morte à Fischabch le 22 novembre dernier.    

A voir : Séance photo au château de Fischbach en 1987

2 décembre 2011

60 ans de la princesse Léa

Afin de célébrer le 60ème anniversaire de la princesse Léa, Royalement Blog s'associe avec le blog sur la famille royale belge pour fêter cet événement. Alors que Petit Belge vous propose un portrait très complet de la princesse, ici je vous propose une série de photos illustrant la vie d'une princesse que j'apprécie beaucoup.

Léa, enfant
(© Collection Princesse Léa de Belgique)
Le mariage du prince Alexandre avec Léa Wolman
le 14 mars 1991 en Angleterre
(© Collection Princesse Léa de Belgique)
(© Collection Princesse Léa de Belgique)
Présentation de la princesse Léa au château de Corroy-le-Grand
chez le marquis de Trazegnies, ami du couple, en septembre 1998
(© Collection Princesse Léa de Belgique)
Chez eux, sur la terrasse de leur villa de Rhode-Saint-Genèse,
avec les leonbergs Missy et Léonard
(© Collection Princesse Léa de Belgique)
Bénédiction nuptiale en Suisse par l'abbé Schintz,
en compagnie de Renaud, fils de la princesse Léa
(© Collection Princesse Léa de Belgique)
Inauguration de l'exposition des photos de voyages du roi Léopold III en 2000
au Palais des Beaux-Arts, en présence du couple royal, de la princesse
Marie-Esméralda et son époux le prof. Salvador Moncada
(© Collection Princesse Léa de Belgique)



En compagnie, en autre, du roi Siméon de Bulgarie
(© Collection Princesse Léa de Belgique)




La princesse Léa et Stéphane Bern en séance de dédicace
à la Foire du Livre de Bruxelles, début 2011
(© Valentin Dupont)

1 décembre 2011

Emission spéciale prince Alexandre de Belgique ("C'est du Belge")

Demain, sur la RTBF, l'émission "C'est du Belge" sera spécialement consacrée au prince Alexandre de Belgique en diffusant un documentaire réalisé par Nicolas Delvaux. Avant ce film, différents petits reportages seront également diffusés, dont l'un sur la princesse Marie-Esméralda, sa sœur cadette. Je vous propose quelques photos de ce reportage, où on la voit avec ses enfants, Alexandra et Leopoldo, ou encore chez son poissonnier, un belge exilé comme elle à Londres. Et ce, en avant-première !

(© C'est du Belge/RTBF)


(© C'est du Belge/RTBF)

(© C'est du Belge/RTBF)

(© C'est du Belge/RTBF)

Un autre reportage sera, lui, consacré à la journée de la princesse Léa lors de ce 29 novembre. Une équipe de l'émission a donc suivi la princesse, le matin, lorsqu'elle s'est recueillie à la crypte royale de Laeken. Ensuite, l'équipe l'a suivie dans les différents préparatifs liés à l'avant-première du film de Nicolas Delvaux qui s'est déroulée à l'hôtel Conrad de Bruxelles.

Il est possible de visionner quelques extraits de ce documentaire, et notamment de découvrir une lettre du prince Alexandre à sa mère, la princesse Lilian, afin de lui annoncer sa rencontre avec Léa et son souhait qu'elle veuille bien la rencontrer : lien

29 novembre 2011

2ème anniversaire du décès du prince Alexandre

Aujourd'hui cela fait exactement deux ans que le prince Alexandre nous a quitté. Ce souvenir possède une résonance tout à fait particulière puisque j'avais eu la chance de pouvoir assister aux funérailles, célébrées le 4 décembre en l'église Notre-Dame de Laeken, lors d'un jour froid et pluvieux. En cette occasion, j'avais collaboré à l'écriture d'un article sur le site Noblesse & Royautés ainsi que sur le blog de la famille royale belge

Faire-part de décès (Collection personnelle)

Faire-part de décès (Collection personnelle)

Livret des funérailles (dans la précipitation, le livret porte la date erronée du 4 novembre au lieu du 4 décembre)
(Collection personnelle)
La Poste en Belgique permet de créer des timbres personnalisés. A l'initiative de la princesse Léa, des timbres à l'effigie du timbre ont donc été imprimés (© Collection personnelle)


Depuis qu'elle est veuve, la princesse Léa met un point d'honneur à défendre la mémoire de son mari. Déjà en 2007, la princesse avait publié un ouvrage illustré de photos inédites à l'occasion du 65ème anniversaire de celui qu'elle appelait affectueusement "Schatzi" afin que les Belges découvrent (ou redécouvrent pour les plus anciens) un prince méconnu et discret.

Inauguration de l'exposition consacrée au prince Alexandre (© Ville de Waterloo)

En 2010, un an après le décès de son époux, elle met sur pied une petite exposition au Musée communal de Waterloo, juste à côté de la salle qui accueille une reconstitution du bureau du roi Léopold III. L'inauguration s'est déroulée en présence de la princesse Marie-Esméralda, du prince Laurent et de la princesse Claire de Belgique. La princesse publie également "Une année sans Toi", livre de quelques pages, illustré de nouvelles photos inédites, où tel un journal intime Léa se répand sur l'année qui a suivi le départ du prince Alexandre et la difficulté de combler le vide qu'il a laissé dans sa vie. Les bénéfices réalisés sur la vente de ce livre sont destinés au Fonds d'Entraide Prince et Princesse Alexandre de Belgique. La princesse continue à s'investir au sein du Fonds, et ce sont les projets portant sur les personnes atteintes de la schizophrénie qui seront soutenus en 2012. 

Le 25 juin 2010, l'Association des Vétérans du Roi Léopold III en l'occasion de leur 50 ans d'existence, ont non seulement rendu hommage au quatrième roi des Belges mais aussi au prince Alexandre. La princesse Léa y était présente. Le 30 juin, Léa a remis un prix scientifique Prince Alexandre de Belgique à l'Institut Von Karman.  

Comme en 2010, la crypte royale, située en l'église Notre-Dame de Laeken, est ouverte au public le 29 novembre, de 14 à 17 heures. Il s'agit d'un hommage exceptionnel rendu tout spécialement au prince Alexandre puisque la crypte n'est qu'accessible que quelques jours par an au public. 


Ce même 29 novembre la princesse assistera à l'avant-première d'un film documentaire consacré au prince Alexandre. Nicolas Delvaux, le réalisateur, est déjà connu pour le film "Léopold III, mon père", diffusé l'année passée. C'est dans le cadre de ce précédent travail que le réalisateur avait rencontré le prince, quelques temps avant son décès, durant environ quatre heures. Pour ce portrait du prince Alexandre, Nicolas Delvaulx a interviewé sa veuve la princesse Léa, sa sœur la princesse Marie-Esméralda, le comte de Paris, le roi Siméon de Bulgarie, la princesse héritière Margarita de Roumanie, Stéphane Bern, le professeur Christian de Duve, l'ex-premier ministre Mark Eyskens, le ministre d'Etat Herman De Croo, Francis Balace et Christian Laporte. Ce film de 52 minutes sera diffusé le vendredi 2 décembre sur la RTBF qui l'intégrera à une émission spéciale de "C'est du Belge" (entre 20h15 et 21h55).

Dans le courant de l'année 2012, la princesse Léa décernera deux prix littéraires Prince Alexandre, l'un francophone et l'autre néerlandophone. Ayant rappelé le goût des sciences de son défunt époux en 2010, elle mettra donc l'année prochaine en exergue la passion pour la lecture du prince. Il n'était en effet pas rare que le prince dévore un livre par jour, préférant cela aux mondanités. 

Merci à Petit Belge pour certaines informations !

22 novembre 2011

Décès de la princesse Elisbeth de Luxembourg

Son Altesse Royale la princesse Elisabeth de Luxembourg, sœur du grand-duc Jean de Luxembourg et tante de l'actuel Grand-Duc est décédée ce mardi 22 novembre 2011.
Née le 22 décembre 1922 au château de Berg, elle était la fille de la grande-duchesse Charlotte et du prince Félix de Bourbon-Parme. Elle avait épousé le duc Franz de Hohenberg en 1956. Mère de deux filles, les princesses Anna et Sophie, elle était sept fois grand-mère. Les funérailles auront lieu à Artstetten en Autriche à une date qui reste encore à préciser. Une messe sera célébrée en l’église Saint-Michel à Luxembourg. La date du service religieux sera prochainement communiquée.
Royalement Blog rendra prochainement un hommage à la princesse Elisabeth.
 

10 novembre 2011

30ème anniversaire du grand-duc héritier Guillaume


A l'occasion du 30ème anniversaire du grand-duc héritier Guillaume de Luxembourg, Royalement Blog s'est associé avec Noblesse & Royautés afin de réaliser un portrait du prince : lien

Le grand-duc héritier dans son bureau du Palais grand-ducal (© RTL)
Voici un entretien du grand-duc héritier accordé à la presse luxembourgeoise :

Monseigneur, vous allez avoir 30 ans dans quelques jours. Comment allez-vous fêter cet événement ?

J'ai invité quelques amis à fêter mon anniversaire, ici au Luxembourg. J'en profite aussi pour montrer le pays à ceux qui ne le connaissent pas encore. On fera une petite soirée décontractée dans un cadre intime.

Vous parlez d'une fête décontractée... mais vous n'avez pourtant pas les mêmes libertés que d'autres jeunes de votre âge.

Oui, mais c'est ma réalité et je l'ai acceptée. Et il faut dire que c'est une chance de vivre au Luxembourg où je peux, par exemple, aller au cinéma sans problème. Et puis, je me rends souvent à l'étranger où j'ai également la possibilité de vivre pleinement ma vie privée.

Avez-vous l'impression d'avoir pu vivre une jeunesse "normale" ?

Heureusement oui. Mes parents m'ont énormément préservé quand j'étais jeune. J'ai fait mon école primaire à Lorentzweiler où j'étais un enfant comme les autres. Mais il est vrai que j'ai eu un peu plus de soucis quand je suis arrivé au lycée à Luxembourg. J'y ai remarqué, tout de suite, que mes camarades me traitaient différemment. C'était très dur pour moi, surtout au début. Après la quatrième, je suis parti à l'étranger. C'est là que j'ai pu pleinement profiter des années de "teenager".

Est-ce que c'est plus facile ou plus difficile, quand on est prince, de rencontrer quelqu'un ?

C'est plus facile et plus difficile. Vous pouvez imaginer qu'il faut vraiment faire la part des choses. Il faut être très au clair avec ce qu'on recherche et s'assurer que la personne en face de vous est vraiment là pour ce que vous êtes et non pas pour ce que vous représentez. Mais je pense sérieusement à fonder une famille. J'ai eu la chance de grandir avec de nombreux frères et sœur et c'est une chose que j'aimerais aussi pouvoir donner à mes enfants.

Comment vous préparez-vous à votre future fonction de Grand-Duc ?

J'ai grandi tout en sachant qu'un jour, j'allais devenir Grand-Duc. L'éducation que mes parents m'ont donnée était basée sur ce fait. Aujourd'hui, mon rôle de Prince héritier m'aide à me préparer à ma future fonction. Au Conseil d'État, je me familiarise avec le volet législatif de notre pays. Et les missions économiques me permettent de comprendre quel regard l'étranger porte sur le Luxembourg. Enfin, j'ai commencé à m'intéresser au business social et aux préoccupations des jeunes, ce qui me permet aussi de me préparer à l'avenir.

Comment interprétez-vous votre rôle dans les missions économiques ? 

Mon rôle est de faciliter le contact avec les entreprises étrangères. Le ministre dirige les négociations, moi j'ouvre les portes. Cela vaut surtout pour les États du Golfe, où ma présence est beaucoup appréciée, ce qui aide beaucoup les entreprises luxembourgeoises.

Quelle est, à votre avis, la perception du Luxembourg dans les pays où vous vous rendez pour vos missions économiques ?

On connaît le Luxembourg, mais seulement du point de vue des finances. Mais le Grand-Duché est aussi un pays qui développe son industrie, notamment dans le domaine des technologies de l'information et de la logistique. Je pense que de ce point de vue, les connaissances ne sont pas encore assez complètes à l'étranger, d'où la nécessité d'y retourner régulièrement.

Ne jouez-vous pas aussi un rôle politique dans le cadre des missions économiques ainsi qu'au Conseil d'État ?

Je ne pense pas. Le Conseil d'État est un organe consultatif, donc évidemment il joue un rôle clé, mais pour moi ma fonction de conseiller est avant tout une école. Dans le cadre des missions économiques, je reste en dehors de la politique. Je suis là pour promouvoir les entreprises luxembourgeoises et non pas pour suivre une politique ou une autre.

Quels sont les souvenirs les plus marquants que vous gardez de vos nombreux voyages à l'étranger ?

Je garde un très bon souvenir de mon séjour au Népal avec les scouts. C'était mon premier contact avec la misère qui existe malheureusement sur cette terre. Ce séjour m'a beaucoup touché. J'y ai appris une leçon pour la vie.

À quoi ressemble une journée typique dans la vie d'un Grand-Duc héritier ?

Un journée typique, c'est compliqué... Je parlerais plutôt d'une semaine typique, car j'ai un programme très chargé. Le lundi, nous faisons l'agenda de la semaine avec mes parents. Et quand leur semaine est trop chargée, ils me délèguent les rendez-vous qui m'intéressent. Le reste de la semaine, je travaille ici au Palais. Je prépare mes voyages et les réunions du Conseil d'État.

Votre agenda est donc bien rempli. Vous reste-t-il du temps pour vos hobbies ?

Oui. J'essaie de jouer au tennis deux fois par semaine, mais j'avoue que ces trois dernières semaines, je n'ai pas réussi à garder ce rythme. Le soir, j'aime bien aller au cinéma, inviter des amis pour manger ou jouer de la guitare. Le weekend, j'en profite pour voir mes amis, soit ici au Luxembourg, soit à l'étranger. J'aime beaucoup voyager, de préférence en Europe. J'aime bien des villes comme Bruxelles ou Genève.

Que répondez-vous aux personnes qui vous reprochent d'avoir une vie facile ?

Je les invite à venir voir (rires). On ne le croirait peut-être pas de l'extérieur mais le Palais est une minienterprise. Représenter au mieux le Luxembourg est un vrai travail. Il demande beaucoup de préparation, le rythme est très exigeant et les journées chargées. Nous sommes loin des 40 heures en tout cas.

Comment décririez-vous votre caractère? Quelles sont vos forces et vos faiblesses ?

On dirait un entretien d'embauche… (rires) Alors commençons par mes forces: j'ai beaucoup de facilités pour aborder les gens, je pense que j'ai hérité cette qualité de ma mère. Mes faiblesses… (il réfléchit) chacun a des domaines dans lesquels il veut s'améliorer. Moi j'essaie de me cultiver toujours plus, de pratiquer la lecture, mais je dois avouer que parfois je suis un peu trop négligent dans ce domaine.

Si vous n'aviez pas été prédestiné pour être Grand-Duc, quel métier auriez-vous choisi ?

J'ai fait des études de sciences politiques, ce qui englobe de nombreuses disciplines. J'ai beaucoup apprécié les cours d'histoire, d'économie et de philosophie. Et je pense que le cas échéant, j'aurais approfondi l'économie et la philosophie pour trouver un travail dans un des deux domaines. J'aurais peut-être créé ma propre entreprise.

Quels sont vos grands projets pour les années à venir ?

J'ai envie de motiver les jeunes à s'engager. À oser fonder une entreprise, par exemple, ou à s'engager dans le domaine social. Il existe de nombreuses associations de jeunes très dynamiques et c'est un domaine que j'aimerais soutenir.

Si vous deviez devenir Grand-Duc demain, est-ce que vous seriez déjà prêt à le faire ?

Non, je pense qu'il me faudra encore plusieurs années d'apprentissage dans le domaine de la connaissance surtout. Mon père est un homme qui a une connaissance extraordinaire, grâce à son expérience. Et je crois que c'est ce qui me manque et ce que seul le temps peut vraiment résoudre. 

Comment voyez-vous votre rôle en tant que futur Grand-Duc ?

Le rôle de Grand-Duc est encastré dans la continuité et la tradition. Mais en même temps, je pense que je ne suis pas comme mon père, et je ne ferai sans doute pas tout comme lui. C'est une question de caractère et de tempérament. J'ai une façon d'agir qui est différente de mon père. Mais je pense qu'en général, le plus important c'est que je reste moi-même.

Vous distinguez-vous de vos jeunes collègues européens dans votre façon d'aborder votre future fonction ?

Quand je les vois, nous discutons beaucoup de l'avenir de la monarchie en Europe et je crois que nous sommes tous d'accord sur un fait: nous devons regarder en avant et respecter les attentes de nos peuples, sans oublier notre histoire.

Où situez-vous la monarchie de nos jours ?

La place de la monarchie est en dehors de la politique. Le chef de l'État a un rôle d'arbitre et c'est une bonne chose. Or, montrer l'identité des Luxembourgeois à l'extérieur fait également partie de nos responsabilités. Nous devons jouer ce rôle avec beaucoup de dignité. Enfin, nous devons également assurer la continuité que la monarchie a connue jusqu'à ce jour au Grand-Duché, sans pour autant avoir peur de prendre des initiatives qui n'existaient pas avant. Les princes héritiers ont tous leurs propres engagements dans le social ou l'environnement, qui sont des domaines dont ne se mêlait pas la monarchie à l'époque. Personnellement, je m'intéresse au "social business" et j'ai un bon contact avec les jeunes. Et leur regard sur moi est respectueux et chaleureux. Donc je ne me fais pas trop de soucis.

En 2009, les pouvoirs du Grand-Duc ont été modifiés. Qu'en pensez-vous ?

Pour commencer, je dirais que c'était quelque chose de souhaitable. Mon père voulait qu'on change la Constitution pour qu'il y ait un respect réel de la séparation des pouvoirs. Il y avait une immixtion de l'exécutif dans le législatif qui n'avait pas de raison d'être. Grâce à cette réforme, il y a plus de logique. Je remercie mon père réellement parce qu'il avait le droit d'avoir un conflit de conscience à l'époque. Une telle situation ne se représentera plus jamais grâce à sa décision.

Êtes vous croyant ?

Oui, je crois en Dieu et je l'assume. Je vais régulièrement à la messe.

Comment expliquez-vous l'attachement de la communauté portugaise à la maison grand-ducale ?

Nous avons aussi du sang portugais dans notre famille (rires). Je trouve que l'intégration des Portugais a vraiment très bien fonctionné. Ils se sentent Luxembourgeois, ils parlent la langue et ils apprécient notre famille. Nous en sommes très reconnaissants.

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Sur Eldoradio pendant une heure (© Eldoradio)
En cette occasion, le grand-duc héritier a multiplié les interviews, notamment à la radio, où il a pour la première fois parlé publiquement de la relation qu'il entretient avec une jeune femme depuis un an. Belge, il l'a déjà rencontré voici 5 ans. Cependant , il précise qu'il est prématuré de parler déjà de mariage. Le couple vit leur histoire d'amour à l'étranger pour préserver au maximum leur intimité.


La chaîne RTL a quant à elle diffusé un reportage mêlant images d'archives et un entretien avec le grand-duc héritier. La plupart de ses images seront reprises pour le reportage de l'émission belge "Place Royale" de RTL-TVI.

1ère partie du reportage
2ème partie du reportage