30 avril 2013

Retour sur les abdications des reines Wilhelmine, Juliana et Beatrix

En 1948, la reine Wilhelmine, sur le trône depuis 1890, a décidé de passer le témoin à sa fille, Juliana. Ce n'était pas la première fois qu'un souverain de la Maison d'Orange-Nassau abdiquait puisque le roi Guillaume Ier avait fait de même en 1840 afin de pouvoir épouser une Belge, Henriette d'Oultremont de Wégimont et de Warfusée, de confession catholique. Mais à l'instar du choix posé en 1964 par la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg, la décision personnelle de la reine Wilhelmine s'est imposée pour les générations suivantes comme une tradition. Ainsi, l'usage a été respecté en 1980 par la reine Juliana puis en 2013 par la reine Beatrix.

Une intronisation aux Pays-Bas induit la présence de membres des autres familles royales régnantes. En 1948, ce furent la reine Elisabeth de Belgique, mère du roi Léopold III en exil en Suisse après la Seconde Guerre mondiale, et le grand-duc héritier Jean de Luxembourg qui assistèrent aux cérémonies organisées à l'occasion de l'intronisation de la reine Juliana.



Pour l'intronisation de la reine Beatrix en 1980, la Belgique envoya les princes de Liège, Albert et Paola, alors que le grand-duc héritier Henri de Luxembourg, encore célibataire, représenta ses parents le grand-duc Jean et la grande-duchesse Joséphine-Charlotte.


Le grand-duc héritier Henri, juste derrière la princesse Juliana et le prince Bernhard, aux côtés du prince héritier Harald de Norvège, du prince héritier du Maroc, de la princesse Sirindhorn de Thaïlande
ainsi que du prince et de la princesse Mikasa du Japon

Pour l'intronisation du roi Willem-Alexander en 2013, la Belgique était représentée par le Duc et la Duchesse de Brabant tandis que le Luxembourg l'était lui aussi par le grand-duc héritier Guillaume et la grande-duchesse héritière Stéphanie.

24 avril 2013

L'Escorte Royale à cheval

Une circulaire ministérielle du 6 août 1938 crée l'Escorte Royale à cheval telle que nous la connaissons aujourd'hui. Elle a effectué sa première apparition le 20 mai 1939 à l'occasion de l'ouverture par le roi Léopold III de l'Exposition internationale de la technique de l'eau. Déjà sous le règne de Léopold Ier, une unité de cavalerie était chargée d'accompagner le souverain dans certains de ses déplacements. Cette mission sera ensuite confiée à la gendarmerie avec la mécanisation de l'armée belge. Il s'agit d'une particularité unique en Europe qui tire son origine au XVIe siècle, lorsque Charles-Quint a fondé la maréchaussée afin de réorganiser la garde des ducs de Bourgogne.
A partir de 1938, l'Escorte est dotée de l'uniforme de parade actuel. Il a été conçu par l'artiste-peintre James Thiriar en s'inspirant du grand uniforme de la gendarmerie avant 1914. La cape et la lance proviennent d'une époque antérieure. Les cavaliers portent un bonnet en poils d'ours noirs avec à l'avant une couronne royale en or. Il tire son origine de précédentes unités, comme de la cavalerie d'élite française de 1792. Si de nouveaux bonnets doivent être fabriqués aujourd'hui, ils le sont dans une manière synthétique. Il est intéressant de noter que le bonnet est en forme de "sabot", alors que le célèbre modèle anglais est en forme d' "oeuf". Les officiers portent un sabre, tandis que les autres membres tiennent une lance, réalisée en bambou et surmontée en son sommet par un fanion tricolore. Le Corps des Trompettes n'est naturellement pas armé.
(© Charles Fréger)
Les chevaux sont harnachés à l'aide d'une selle de police et d'un pelham à double mors. L'équipement est composé aussi d'un tapis de selle bleu brodé d'un galon blanc et frappé du monogramme du souverain, de garnitures de sacoches, d'un faux manteau brodé d'un galon blanc et garni d'une couronne royale. Avant une sortie, un damier est dessiné sur la croupe du cheval et les sabots sont passés au cirage noir.
Flèche avant (© Yves Roland)
Ce que l'on appelle la Grande Escorte, composée de 132 chevaux et cavaliers est de sortie pour les grandes manifestations officielles : le jour de la Fête Nationale, à l'occasion d'un mariage ou des funérailles d'un membre de la famille royale ou dans le cadre d'une visite d'Etat en Belgique d'un chef d'Etat étranger. Elle fut également mobilisée en 1952 et 1953 pour les Joyeuses Entrées du roi Baudouin à travers le pays ou encore en 1976 pour les vingt-cinq ans de son règne.
Le trompette-major, suivi du timbalier et du Corps de Trompettes (© Yves Roland)
Une flèche avant, de trois cavaliers sous-officiers, annonce la présence dans le cortège du Roi par les lances tenues horizontalement par-dessus l'encolure du cheval. Vient ensuite le trompette-major, sur un cheval gris pommelé, et le timbalier, montant un cheval à la robe pie, suivis de la "clique" du Corps de Trompettes indiquant l'arrivée de l'Escorte avec un large panel de marches et de sonneries. Les douze chevaux, en deux rangs, composant ce corps sont également gris pommelés. Un premier escadron de lanciers fait alors son apparition à deux pelotons placés sous la direction d'un commandant d'escadron. Les chevaux sont ici bais foncés et alezans brûlés.
Le premier escadron (© Yves Roland)
Devant la voiture royale est positionné le porte-étendard flanqué de deux cavaliers pour garde. Le commandant de l'Escorte Royale à cheval, le commissaire divisionnaire Pierre Jacobs depuis 2010, se trouve à hauteur de la porte droite où se situe le Roi. C'est lui qui est théoriquement responsable de la sécurité du monarque. Pour ce faire, il doit éventuellement pouvoir relayer les ordres du Roi auprès de deux cavaliers qui le précèdent, le porte-fanion et l'agent de liaison (ou estafette).
Le porte-étendard et sa garde de deux cavaliers (© Yves Roland)
Le cortège de l'Escorte se termine par un second escadron placé une fois de plus sous la direction d'un commandant d'escadron. Ces deux pelotons est composé de chevaux alezans dorés et bais clairs. Et enfin, la flèche arrière comptant, comme la flèche avant, trois cavaliers mais ceux-ci tiennent leurs lances de manière verticale.
La flèche arrière (© Yves Roland)
Il existe également une escorte réduite à l'occasion de la remise des lettres de créances au Roi par les ambassadeurs, dénommée Escorte Ambassadeur. On y dénombre 56 cavaliers, placé sous la direction d'un commandant d'escadron ou d'un officier porte-étendard. Récemment, certains cavaliers ont participé à des cérémonies officielles aux Pays-Bas ou en Espagne. Ainsi, en 2002, une délégation en uniforme a participé sur des cheveux espagnols à la relève de la garde à Madrid et lors de la Fête Nationale de cette même année une délégation de la Guardia Real a défilé aux côtés de l'Escorte Royale.
(© Yves Roland)
A l'occasion des 70 ans de l'Escorte Royale en 2008, un de ses cavaliers déclarait dans la presse : "Il ne s'agit pas d'une mission policière à proprement parler, c'est plutôt du protocole confié à la police. Chaque membre en est très honoré et personne ne raterait l'occasion d'une sortie". Les cavaliers se voient attribuer d'autres fonctions ordinaires durant l'année. Même si plusieurs jours sont nécessaires pour les entraînements et les répétitions avant chaque sortie. Cette année, l'Escorte Royale à cheval célèbre son 75e anniversaire. Il y a cinq ans, le roi Albert II avait passé en revue l'ensemble de l'escorte avant le défilé, fera-t-il de même cette année ? En tout cas, il a reçu le personnel de l'Escorte en début de soirée ce 24 avril dans les serres royales de Laeken. Cet anniversaire est cependant terni par le plan d'économies de la police fédérale, prévu pour la fin du mois de juin, qui pourrait réduire de moitié cette prestigieuse formation. Si une décision est prise en ce sens, la Grande Escorte compterait désormais deux pelotons tandis que celle prévue pour accompagner les ambassadeurs ne compterait plus qu'un peloton.

1 avril 2013

Pâques à Argenteuil en 1962

Les princesses Marie-Christine et Marie-Esméralda, le prince Alexandre, le roi Léopold III, la reine Elisabeth et la princesse Lilian (© C. Niestadt)