29 août 2015

Chapelle Astrid à Küssnacht (Suisse)

Après le tragique accident, survenu le 29 août 1935 à Küssnacht am Rigi, de nombreux habitants vinrent déposer des fleurs à l’endroit, marqué par une simple croix en bois, où la reine Astrid avait perdu la vie. Très vite cette rive du lac des Quatre-Cantons devint un lieu de pèlerinage et, pour des raisons d’accessibilité et afin que l’herbe ne soit pas constamment piétinée, les autorités locales installèrent une série de marches en bois pour faciliter le dépôt de fleurs sur le lieu en pente. Après plusieurs suggestions de citoyens suisses et d’articles de presse, le gouvernement helvète approuva l’acquisition du terrain entre la route et le lac, avec la collaboration du canton de Schwyz, afin de l’offrir ensuite à la Belgique. Ce terrain appartenait à deux propriétaires particuliers qui furent expropriés. L’ambassadeur suisse en Belgique fut dès lors reçu par le roi Léopold III à qui il offrit officiellement le terrain, s’agissant « d’un devoir de respect et d’amitié que de céder en propriété permanente au souverain belge le lieu où mourut son épouse » (Schwarzenbach A., 1998, 20). L’ambassadeur nota à propos du monarque que « sa douleur est encore si profonde et il a tant de peine à revenir sur ce douloureux événement qu’il a passé très vite à un autre sujet » (Schwarzenbach A., 1998, 25). 

Tableau de Vital Keuller

Le vœu du roi Léopold III était que ce lieu puisse rester tel quel, à l’instar du site de Marches-les-Dames où son père le roi Albert Ier perdit la vie accidentellement en pratiquant l’escalade. La simple croix de bois, placée à l’endroit même où la reine Astrid expira, fut cependant remplacée par une croix en granit provenant de Suède et portant les armes de la défunte souveraine. Dénommée « la Croix du Roi », elle se trouve à quelques mètres du poirier fatal et est tournée vers le lac, dans lequel le souverain demanda que la Packard décapotable soit immergée en septembre 1935. Une haie de buis encercle ce terrain, appartenant à la Donation Royale et jouissant du statut d’extra-territorialité. Face à ce souhait royal de sauvegarde en l’état du lieu et à la volonté des autorités locales de construire un trottoir qui aurait pu menacer le poirier, un consensus est trouvé. En effet, « on construi[sit] un trottoir qui se rétrécit en un point pour préserver l’arbre, tandis que des escaliers de chaque côté du site conduisent les visiteurs de la rue au lac, depuis lequel la contemplation et la photographie sont bien moins dangereuses » (Schwarzenbach A., 1998, 22). 

La croix lors de l'inauguration en 1936 avec à ses
pieds des couronnes envoyées par ses parents
et son frère et ses soeurs



Dans un même temps, l’idée de la construction d’un monument sur les lieux de l’accident avait gagné le monde patriotique belge. Ainsi, l’Œuvre nationale des Invalides de Guerre organisa, sous l’égide de sa fondatrice la princesse Jean de Merode, une récolte de fonds à cet effet. Une somme de 50.000 francs belges avait été levée dès le mois de décembre 1935. Face à la déclivité de l’endroit et selon le désir du roi, l’œuvre fit l’acquisition d’un terrain situé de l’autre côté de la route. En mars 1936, le canton de Schwyz accorda un permis de bâtir exceptionnel pour la construction d’une chapelle sur base des plans de l’architecte belge Paul Rome. Ce terrain fut également cédé à la Donation Royale, organisme qui acheta deux terrains entourant les premiers afin d’assurer le calme de ce lieu de mémoire. 

Maquette présentée lors d'une exposition sur la reine Astrid en 1936 à Paris
De gauche à droite : la reine Astrid visitant les malades, avec son époux le
roi Léopold III et avec ses trois enfants

La chapelle, d’un style simple et rustique, dotée d’un toit d’ardoises, a été construite à partir de matériaux provenant uniquement de Belgique, acheminés sur place gracieusement avec le concours des chemins de fer belge, français et suisse. La décoration fut également confiée à des artistes belges. Plusieurs vitraux illustrent des scènes de vie de la reine Astrid : auprès de son époux, avec ses enfants ou encore visitant des malades. Une couronne royale belge, encadrée d’une couronne de roses et d’une couronne d’épines, se trouve au-dessus de l’autel. Sur ce-dernier figure le monogramme de la reine Astrid. Une Vierge à l’Enfant rougeâtre est placée dans une niche à l’extérieur. A l’entrée du site, se trouvent à la fois une pierre gravée aux armes maritales de la souveraine, des inscriptions sur un des murets faisant référence à l’architecte et à l’entreprise de construction, ainsi qu’une pierre indiquant en français, en néerlandais et en allemand : « Le 29 août 1935, sur la rive de ce lac paisible, s’est brisée tragiquement, dans sa vingt-neuvième année, la radieuse existence d’Astrid, princesse de Suède, Reine de Belgique ». 


La princesse Jean de Merode, marraine de la cloche



L’inauguration et la bénédiction de la chapelle se déroula le 28 juin 1936 en l’absence du roi Léopold III, représenté par le vicomte Gatien du Parc, bien que la presse de l’époque rapporta la rumeur qu’il s’y était rendu incognito au mois de mai. La cérémonie fut conduite par un religieux belge, un représentant de l’évêque de Coire et le pasteur de Küssnacht. En cette occasion, une cloche fut bénie et reçut comme marraine la princesse Jean de Merode. Elle porte ces inscriptions latines « Plango Astridam, Belgarum Reginam Quae Hic Periit A.D. 1935 Aetate 29 », soit « Je pleure pour Astrid, Reine des Belges, décédée ici en 1935 dans sa 29e année ». Les représentants diplomatiques de différents pays ainsi que les plus généreux donateurs avaient été conviés à cette bénédiction durant laquelle l’Harmonie Royale des Invalides Belges interpréta notamment la Marche funèbre de Chopin.





En 1959, le déplacement de la chapelle fut décidé afin de permettre un élargissement de la chaussée souhaité par les autorités. D’ambitieux travaux déplacèrent donc la chapelle, pesant pas moins de 150 tonnes, de l’autre côté de la route, où se situe le lieu de l’accident. L’architecte Paul Rome tint d’ailleurs à assister à la translation de son œuvre. Les travaux, ainsi que la rénovation du mémorial, se clôturèrent à la fin de l’année 1960. Plus tard, un parking pour les visiteurs fut construit entre la chapelle et « la Croix du Roi ». Le 21 août 1992, une forte tempête déracina le poirier qui fut fatal à la reine Astrid. Une partie du tronc est aujourd’hui conservée au Heimatmuseum de Küssnacht avec quelques morceaux du pare-brise de la Packard 120 décapotable. 

Armes de la reine Astrid

Le 29 août 1935, sur la rive de ce lac paisible, s'est brisée tragiquement, dans
sa vingt-neuvième année, la radieuse existence d'Astrid, princesse de Suède,
Reine de Belgique

Ancienne disposition de la chapelle par rapport à la croix


Les lieux ont reçu trois visites royales de nature officielle. La première date du 29 août 1985, à l’occasion du 50e anniversaire du décès de la reine Astrid, avec la venue de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte, du roi Baudouin et de la reine Fabiola, du prince Albert et de la princesse Paola. Ils y retrouvèrent Pierre Devuyst, le chauffeur, âgé de 82 ans, qui avait pris place à l’arrière du véhicule le jour de l’accident. Le 29 août 2010, à l’occasion du 75e anniversaire du décès, le roi Albert II fit seul le déplacement. La veille de sa venue, la souche du poirier fut enlevée et un nouvel arbre fut planté. Le roi Albert II atterrit sur l’aérodrome d’Emmen avec comme invité l’abbé Marcel Gravet. Le souverain l’avait rencontré la veille lors de la cérémonie à la Chapelle Reine Astrid de Briquemont que le religieux célébrait pour la 33e fois. Lors du dépôt de fleurs sur le lieu de l’accident, l’ambassadeur luxembourgeois déposa une couronne au nom des grands-ducs Henri et Jean. 





Lors du 80e anniversaire, le 29 août 2015, le roi Philippe et son fils le prince Gabriel assistèrent à la traditionnelle messe célébrée par le père Jean-Sébastien Charrière, provenant de l’abbaye territoriale d’Einsiedeln, qui avait déjà concélébré l’eucharistie lors de la venue du roi Albert II cinq ans plus tôt. Comme ce fut déjà le cas en 1985 et en 2010, le roi Philippe et son fils prirent part à un déjeuner privé au « Swiss-Chalet » de Merlisschachen avec les autorités locales et les personnes chargées de l’entretien du site. Cet établissement possède une salle dédiée au souvenir de la reine Astrid avec de nombreuses photographies la représentant. 

© Palais Royal


Sources
- KONINCKX Christian (dir.) (2005), Astrid. 1905-1935, Bruxelles, Editions Racine 
- SCHWARZENBACH Alexis (1998), « Rêves Royaux. Réactions à la mort de la reine Astrid, 1905-1935 », Cahiers d’histoire du temps présent, n° 5, Centre d’Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés Contemporaines, pp. 7-41

2 août 2015

Les 90 ans de la princesse Marie-Gabrielle

La princesse Marie-Gabrielle, Aldegonde, Wilhelmine, Louise de Luxembourg, également princesse de Nassau et princesse de Bourbon et de Parme, est née le 2 août 1925 au Château de Colmar-Berg. Elle est la fille de la grande-duchesse Charlotte (1896-1985) et du prince Félix de Bourbon-Parme (1893-1970) qui avaient alors déjà trois enfants, à savoir Jean (1921), Elisabeth (1922-2011) et Marie-Adélaïde (1924-2007). Un frère et une sœur suivirent encore : Charles (1927-1977) et Alix (1929). La famille vivait la plupart du temps dans le château qui vit sa naissance. Des classes y étaient organisées pour les princes et princesses, et c’est donc là qu’elle reçut sa première éducation, notamment au travers de Mademoiselle Marie Knapff. 



Le 10 mai 1940, au petit matin, la famille grand-ducale quitta le Luxembourg devant l’imminence de l’invasion allemande. La princesse Marie-Gabrielle était l’une des enfants à être auprès de ses parents lors de ce moment. Le convoi, dans lequel se trouvait également sa grand-mère maternelle, la grande-duchesse douairière Marie-Anne (1861-1942), attendit donc à La Celle-Saint-Cloud la voiture ramenant les enfants qui étudiaient à Bruxelles. L’exil les emmena en Dordogne, puis au Portugal après un bref séjour en Espagne. Le 15 juillet, le prince Félix et ses enfants embarquèrent pour Annapolis à bord du croiseur envoyé par le président américain Roosevelt. La grande-duchesse Charlotte, après être passée par Londres où le gouvernement en exil s’était fixé, les rejoignit le 4 octobre. La famille emménagea à Montréal vingt jours plus tard. 


Première communion de Marie-Gabrielle


En 1941, la princesse Marie-Gabrielle, ainsi que ses sœurs Marie-Adélaïde et Alix, fut inscrite au Collège Jésus-Marie de Sillery où étudiait déjà sa sœur Elisabeth. Les princesses logeaient chez leur tante, l’impératrice Zita, dans la Villa Saint-Joseph, une demeure située à Sillery prêtée par les Sœurs de Sainte Jeanne d’Arc. Leur cousine Elisabeth d’Autriche fréquentait d’ailleurs le même collège. Après avoir fait plusieurs fois l’aller-retour entre le Nouveau-Continent et le Royaume-Uni, la grande-duchesse Charlotte s’installa définitivement à Londres en 1943. Le prince Félix et le grand-duc héritier Jean s’étaient, eux, embarqués en octobre 1942 pour le Royaume-Uni afin de s’engager dans l’armée britannique. De leur côté, les autres enfants hormis Alix, trop jeune, s’engagèrent au sein de la Croix-Rouge britannique. 

Au Canada en 1941
© Archives du Collège Jésus-Marie de Sillery


La grande-duchesse Charlotte effectua son grand retour sur le sol luxembourgeois le 14 avril 1945. Trois jours plus tard, partis de Londres, Elisabeth, Marie-Adélaïde, Marie-Gabrielle et Charles revinrent en soirée au grand-duché au sein d’un convoi de dix ambulances et de dix camionnettes contenant des vêtements, dons de la Croix-Rouge britannique. Ils n’hésitèrent d’ailleurs pas à prendre le volant à partir du Havre. Arrivés sur la Place Guillaume, avec une foule qui était au rendez-vous, ils furent officiellement reçus à l’hôtel de ville et remerciés pour leur engagement avant de regagner le Palais grand-ducal vers 22 heures. 



La princesse Marie-Gabrielle acheva ses études au Luxembourg et se consacra à la sculpture. Appréciant sculpter les animaux, elle fut l’élève dans les années 1950 du sculpteur animalier luxembourgeois Auguste Trémont. Dans ce cadre, elle effectua dès 1947 plusieurs séjours en France. Elle dessinait et réalisait ses modèles d’animaux au Jardin des Plantes à Paris. Sculptant sous le pseudonyme de « Mademoiselle de Clervaux », ses réalisations représentant des cerfs, des chevaux ou encore des lièvres furent exposées au Salon d’Automne. Accordant son Haut Patronage à plusieurs éditions du Salon de l’Art Vivant à Differdange, elle y exposa son travail lors de la 4e édition en compagnie de son frère Jean. Par ailleurs, notons que la princesse Marie-Gabrielle accordait son Haut Patronage à la Fédération du Sport Canin de Neudorf-Weimerskirch. 



Le 9 juin 1947, elle assista au Château de Ledreborg, au Danemark, au mariage de son cousin le prince Jacques de Bourbon-Parme avec la comtesse Birgitte Holstein til Ledreborg. En cette occasion, elle rencontra le frère de la mariée, le comte Knud. Les deux jeunes gens rendirent publiques leurs fiançailles le 24 août 1951. Né le 2 octobre 1919 à Ledreborg, Knud, Johan, Ludvig était le fils du 6e comte – lensgreve en danois – Josef Holstein til Ledreborg (1874-1951) et de la comtesse Cristina Hamilton (1887-1974). Son grand-père paternel, le comte Ludvig (1839-1912), se convertit au catholicisme en 1867 et exerça brièvement la fonction de Premier ministre en 1909. Knud avait étudié entre 1941 et 1942 à l’Université de Copenhague avant de passer une année à l’Ecole d’Agriculture de Dalum. Ensuite, il avait effectué des voyages d’études en Allemagne, en Hongrie, en Tchécoslovaquie pour perfectionner ses connaissances agricoles et forestières. Dans cette optique, il avait également passé une demi-année dans un domaine près de Pau, en France. 



La princesse Marie-Gabrielle et le comte Knud furent unis civilement le 5 novembre 1951 dans la Salle de Marbre du Château de Colmar-Berg par le bourgmestre Alfred Wagner. En soirée, un dîner réunit uniquement la famille proche avant qu’un cortège, rassemblant les sociétés et les associations locales, ainsi que des habitants de Colmar-Berg, ne réserve une ovation au couple à l’entrée du château. Le lendemain 6 novembre, trente-deux ans jour pour jour après le mariage de la grande-duchesse Charlotte et du prince Félix en 1919, le mariage religieux eut pour cadre l’église paroissiale de Colmar-Berg à laquelle le cortège des invités se rendit à pied. 



La mariée, emmenée à l’autel par son père le prince Félix, portait une robe de faille et un voile de dentelle orné d’un diadème aux motifs floraux provenant des collections grand-ducales. Les princes Rémy et Guy de Bourbon-Parme furent chargés de s’occuper de la traîne. La cérémonie fut présidée par Monseigneur Léon Lommel, évêque-coadjuteur de Luxembourg, assisté de l’aumônier de la Cour Albert Steffen, du chancelier de l’évêché l’abbé Nicolas Hengen et du curé de Colmar-Berg l’abbé Spautz. Le témoin de la princesse Marie-Gabrielle était son frère Charles et le témoin du comte Knud était son frère Carl. Cette journée se clôtura à midi et demi par une réception au Château de Colmar-Berg où le couple reçut les félicitations des invités. 

Le couple en compagnie d'un côté (gauche) du prince Félix et de la grande-
duchesse Charlotte et de l'autre (droite) de la comtesse Josef Holstein til
Ledreborg (mère du marié), du comte Ebbe Hamilton (oncle du marié)
et des princes Rémy et Guy de Bourbon-Parme


Après leur mariage, Marie-Gabrielle et Knud s’installèrent au Château de Ledreborg à Lejre, un domaine familial construit au XVIIIe siècle, situé au centre de l'île de Seeland. Le comte Knud en avait repris la gestion suite au décès de son père quelques mois avant son mariage. Il était également une figure locale, s’impliquant notamment au sein de l’église et de l’école catholique. Membre du parti libéral, il fut élu de 1974 à 1982 au conseil municipal dont il présidait la commission culturelle. Passionné par les sports équestres, il organisa plusieurs événements de cette nature dans son domaine et exerça la présidence du club local d’équitation. Les titres honorifiques de « Kammerherre » et de « Hofjægermester », fréquemment attribués à de grands propriétaires terriens, lui furent attribués par la Cour. Ceux-ci correspondant respectivement aux titres de « Chambellan » et de « Maître des Chasses royales ». 

Knud et Marie-Gabrielle avec leur première fille
Monica, née en 1952

Six des sept filles du couple : Monica, Lydia, Veronica, Silvia, Camilla
et Tatiana 


Le couple eut sept filles : Monica en 1952, Lydia en 1955, Veronica en 1956, Silvia en 1958, Camilla en 1959, Tatiana en 1961 et Antonia en 1962. Elle fut choisie en 1955 pour être la marraine de son neveu, l’actuel grand-duc Henri. Absente et représentée par sa sœur Elisabeth lors du baptême de son filleul, elle n’avait pas manqué d’assister le 19 avril 1962 à sa première communion au Château de Betzdorf, aux côtés du roi Baudouin et de la reine Fabiola. Les occasions de revoir la famille grand-ducale furent nombreuses, mais uniquement dans un cadre privé. C’étaient par exemple le cas pour les événements familiaux, des vacances de Pâques en Bavière ou des vacances d’été à Cabasson. Elle mit d'ailleurs au monde sa dernière fille, Antonia, au Luxembourg où celle-ci fut aussi baptisée. 

Première communion d'Henri et Marie-Henri
© Photo Tony Krier / Collection personnelle Valentin Dupont


Après avoir vécu les deuils de son père en 1970 puis de son frère Charles en 1977, la princesse Marie-Gabrielle eut la douleur de perdre sa mère, la grande-duchesse Charlotte, le 9 juillet 1985. Vivant une période difficile, elle se rendit en pèlerinage à Međugorje, en ex-Yougoslavie. La Vierge Marie y serait apparue à partir de juin 1981 à six Croates d'Herzégovine. Après ce voyage, elle revint au Danemark changée. Elle indiqua alors à ses proches qu’elle s’y était réveillée, un matin, remplie d'une joie qu'elle n’avait plus connue depuis son enfance. La foi catholique a toujours été très importante pour la princesse Marie-Gabrielle et sa famille. Sa fille cadette, Antonia, a choisi d’ailleurs d’intégrer, après un cheminement spirituel qui l'emmena également à Međugorje, la Communauté de l’Emmanuel à Paris en 1992.

Avec trois de ses filles et semble-t-il son frère le prince Charles


En août 1979, Veronica et Silvia furent les premières de ses filles à se marier. La première avec François-Bruno de Pottère, né en Pennsylvanie, et la seconde avec John Munro of Foulis, d’origine écossaise. Ce fut au tour de Lydia l’année suivante avec son petit-cousin le prince Éric de Bourbon-Parme. Après cinq enfants, le couple divorça en 2000 et la comtesse Lydia se remaria en 2001 avec Martin Bergsøe, un ancien prêtre catholique qui fonda ensuite une église apostolique libre. Le mariage de Camilla en 1989 avec la baron Eric Bertouch-Lehn til Højbygård og Lungholm se solda lui aussi par un divorce en 1995. Elle n’hésita cependant pas à prendre soin de son ex-époux, lorsqu'il fut victime en 1996 d'un accident de la route qui le laissa lourdement handicapé. Les noces de Tatiana furent célébrées en 1999 avec Mark von Riedemann, le fils de la princesse Olga de Windsich-Graetz, qui est aujourd’hui directeur du département de communication auprès du bureau international de L’Aide à l’Église en détresse. Enfin, en 2003, la comtesse Monica a épousé Henri de Dompierre de Jonquières. 

Mariage en 1980 de la comtesse Camilla avec le baron Eric Bertouch-Lehn


En 1990, le comte Knud abandonna la gestion du domaine de Ledreborg à sa fille Silvia et à son beau-fils John. Il devrait un jour être repris par leur fils, Alexander Munro, aujourd’hui âgé de trente ans. La comtesse Silvia a d’ailleurs reçu les titres honorifiques que détenait son père. Après avoir été faite « Hofjægermester » en 2003, c’est-à-dire « Maîtresse des Chasses royales », la reine Margrethe II lui octroya à l’occasion des célébrations de son 72e anniversaire le titre de courtoisie de « Kammerdame ». Équivalent féminin de « Chambellan », il correspond à la fonction honorifique de « Femme de chambre ».

En 1990 au Luxembourg pour l'inauguration d'une statue de la
grande-duchesse Charlotte sur la Place Clairefontaine

Le comte Knud, Maria Teresa, Marie-Gabrielle, Jean et Elisabeth
© Photo Gaston Mirgain/ Collection personnelle Valentin Dupont


Dans la nuit du 25 juin 2001, le comte Knud Holstein til Ledreborg s’éteignit des suites d’une longue maladie. Atteinte d’un cancer, la comtesse Camilla est décédée le 4 juillet 2010. Elle n’avait que cinquante-et-un ans et abandonnait deux enfants, Nicolas et Philip. A ces deuils s’ajoutèrent pour Marie-Gabrielle ceux de ses sœurs Marie-Adélaïde en 2007 et Elisabeth en 2011. Vu son âge, elle n’effectua pas le déplacement à l’occasion du mariage du grand-duc héritier Guillaume en 2012. La princesse Marie-Gabrielle qui vit toujours au Château de Ledreborg est entourée de l’affection de ses filles et de ses treize petits-enfants même si certains vivent à l’étranger. Deux de ses petits-enfants, le baron Nicolas Bertouch-Lehn et Charles de Pottère, se sont d’ailleurs marier en 2015. La sœur du grand-duc Jean est également plusieurs fois arrière-grand-mère. 

Rare photographie du grand-duc Jean et de ses sœurs Alix, Marie-Gabrielle,
Elisabeth (†) et Marie-Adélaïde (†)


Royalement Blog tient à transmettre ses vœux à la Princesse Marie-Gabrielle
à l'occasion de son 90e anniversaire !


31 juillet 2015

Des nouvelles du prince Amedeo

Après son mariage avec Elisabetta Maria Rosboch von Wolkenstein le 5 juillet 2014 à Rome, le prince Amedeo souhaitait s'établir en Belgique auprès de ses parents. Détenteur de plusieurs diplômes et fort d'expériences professionnelles à New York, la presse a indiqué il y a peu que l'aîné de la princesse Astrid travaillait désormais pour McKinsey & Company à Bruxelles. Il s'y occupe de la stratégie financière des grandes entreprises. Mais la presse a davantage parlé ces derniers jours de son renoncement à ses droits de succession.



« Les pouvoirs constitutionnels du Roi sont héréditaires dans la descendance directe, naturelle et légitime de S.M. Léopold, Georges, Chrétien, Frédéric de Saxe-Cobourg, par ordre de primogéniture.
Sera déchu de ses droits à la couronne, le descendant visé à l'alinéa 1er, qui se serait marié sans le consentement du Roi ou de ceux qui, à son défaut, exercent ses pouvoirs dans les cas prévus par la Constitution.
Toutefois il pourra être relevé de cette déchéance par le Roi ou par ceux qui, à son défaut, exercent ses pouvoirs dans les cas prévus par la Constitution, et ce moyennant l'assentiment des deux Chambres. » 
Article 85 de la Constitution

Comme le précise l'article 85 de la Constitution, le consentement officiel du Roi au mariage d'un Prince ou d'une Princesse de Belgique est nécessaire pour ne pas perdre sa qualification dynaste. Et comme tout acte du Roi doit être contresigné par un Ministre, l'assentiment du Gouvernement est donc naturellement requis. Cette disposition avait été introduite en 1891 à la demande du roi Léopold II. La perte des droits de succession du prince Amedeo remonte donc au 5 juillet 2014, mais sa position était alors floue. Face à un gouvernement en affaires courantes, on pouvait s'attendre à une régularisation a posteriori du mariage, ce que la Constitution n'interdit pas. Ce fut d'ailleurs le cas pour le mariage de ses parents. En effet, non-dynaste lors de ses noces en 1984, la princesse Astrid n'avait pas dû obtenir cet aval officiel. Mais en 1991, suite à l'abrogation de la loi salique, un consentement a posteriori avait été accordé afin que la princesse Astrid et ses enfants puissent intégrer l'ordre de succession au trône.



Mais la presse a fait savoir que le prince Amedeo n'avait pas souhaité obtenir de consentement pour son mariage et qu'il était sorti de son plein gré de l'ordre de succession, une manière pour lui de renoncer à tout rôle officiel et de mener une vie libre de toutes contraintes. C'est la première fois qu'un membre de la famille royale prend une telle décision. Naturellement, la descendance du prince Amedeo ne sera pas dynaste. Le titre de Prince de Belgique et le prédicat d'Altesse Royale n'étant pas liés au caractère dynaste d'un membre de la famille royale, le prince Amedeo conserve donc ce titre et ce prédicat qu'il transmettra à ses enfants en plus de ses titres autrichiens. En ce qui concerne son épouse, celle-ci ne porte pas le titre de Princesse de Belgique en son nom propre. Un arrêté royal de 1991 a mis fin à l'attribution automatique du titre aux conjoints des membres de la famille royale. Il appartient donc de la nommer « Princesse Amedeo de Belgique ».

Le Soir Magazine


La presse, notamment Le Soir Magazine, ont rapporté que le prince et la princesse Amedeo avait emménagé au sein du Domaine du Stuyvenberg, à quelques mètres seulement de la Villa Schoonenberg occupée par la princesse Astrid et le prince Lorenz. Ce domaine abrite également le Château du Stuyvenberg, demeure des reines Elisabeth puis Fabiola, ainsi qu'une ferme-château et des dépendances. Et c'est l'une d'elles qui abrite désormais le foyer du couple princier. RoyalementBlog a d'ailleurs pu établir qu'il s'agissait à l'origine de remises auxquelles étaient juxtaposées au début du XXe siècle une volière. Il n'est pas impossible que ce bâtiment en briques rouges ait abrité des membres du personnel par la suite. En plus de parcs situés dans le domaine, le prince Amedeo et son épouse peuvent également profiter d'un court de tennis situé non loin de leur demeure.



Plus d'informations :
- sur les titres de la famille royale belge : lien
- sur le Domaine du Stuyvenberg : lien       

22 juillet 2015

Le prince Laurent et la princesse Claire au Te Deum à Mons

Comme il est de tradition le jour de la Fête Nationale, les couples princiers se rendent dans les provinces tandis que le couple royal assiste au Te Deum en la cathédrale des Saints Michel-et-Gudule à Bruxelles. Cette année, Mons et sa collégiale Sainte-Waudru accueillaient le prince Laurent et la princesse Claire. Parmi les invités se trouvait le Prince de Ligne, fils aîné de la princesse Alix de Luxembourg, dont le statut de Prince du Salon Bleu au sein de l'ordre protocolaire le fit remonter la nef juste avant la ministre fédérale. Une fois arrivé, le prince Laurent passa en revue un détachement de militaires. Ayant rejoint son épouse sur les marches de l'édifice religieux, le couple fut officiellement accueilli par le bourgmestre, le gouverneur et le commandant militaire de la province. La collégiale était comble entre officiels, invités et public, tandis que plus d'une centaine de personnes se trouvait à l'extérieur. 



Le Te Deum, voulant dépasser les convictions religieuses et opinions philosophiques de chacun, commença à onze heures. Il se clôtura par une Brabançonne entonnée environ vingt minutes après le début de la cérémonie. Le couple princier remonta la nef sous les applaudissements puis alla signer le livre d'or de la ville. Alors que le prince Laurent et la princesse Claire prenaient le temps de saluer les personnes à l'extérieur, les invités furent priés de se diriger au plus vite vers l'hôtel de ville. Une réception y était organisée dans le Jardin du Mayeur, ce qui était appréciable vu le temps assez lourd. Le bain de foule terminé, le coule princier gagna en voiture le lieu de réception. Le bourgmestre de Mons, Elio Di Rupo, y prononça un discours en évoquant le titre de Capitale européenne de la Culture qui échoit à la ville en cette année 2015, suivi du gouverneur de la province de Hainaut qui porta finalement un toast au Roi. 





Durant la réception, le prince Laurent resta à l'écart, préférant discuter longuement avec quelques personnalités même s'il répondit favorablement à quelques demandes de photographies. De son côté, la princesse Claire alla directement à la rencontre des nombreux invités, mêlant représentants du monde politique, judiciaire, militaire ou encore patriotique. Elle recueillit un grand succès, loin d'être avare en sourires et enchaînant les poignées de mains et les photos-souvenirs. Devant une telle disponibilité, il était difficile d'y résister pour quiconque avait un appareil photo ou autre Smartphone... ! Elle n'hésita par ailleurs pas à indiquer à ceux qui lui posaient la question que les enfants, Louise, Nicolas et Aymeric, se trouvaient actuellement en camp scout. On lui parla même de sa sœur, Joanna, avec qui la fille d'une des invités avait suivi jadis les mêmes cours de danse. Un ancien combattant fut quant à lui très heureux de pouvoir lui faire la bise. Mais il était déjà l'heure de regagner Bruxelles, le secrétaire-général de la Maison du Roi, bien que fort sympathique, ayant d'ailleurs déjà fait comprendre à la Princesse qu'il fallait reprendre la route. Le couple posa alors une dernière fois, ensemble, puis prit congé de l'assemblée sous les applaudissements. 








16 juillet 2015

Archives : communion de Guillaume et de Marie-Christine

La première communion du prince Guillaume de Luxembourg et de sa cousine l'archiduchesse Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine s'est déroulée en l'église de Fischbach en mai 1989. C'est l'archevêque de Luxembourg, Mgr Jean Hengen, qui officia comme en 1981 pour le baptême du fils aîné du grand-duc héritier Henri et de la grande-duchesse héritière Maria Teresa. Après la cérémonie religieuse, les invités regagnèrent le château de Fischbach où les deux communiants se virent offrir un livre chacun par l'archevêque Hengen.

© Photo Gaston Mirgain / Collection privée Valentin Dupont

© Photo Gaston Mirgain / Collection privée Valentin Dupont

Parmi les invités figuraient bien entendu le grand-duc Jean et la grande-duchesse Joséphine-Charlotte, l'archiduc Carl-Ludwig et son épouse, née princesse Yolande de Ligne (grands-parents paternels de Marie-Christine). Les deux frères de Guillaume, Félix et Louis, étaient présents tout comme Imre et Christoph, les frères de Marie-Christine. Effectuant alors un stage à la Commission européenne à Bruxelles, le prince Guillaume (oncle et parrain du communiant) avait fait le déplacement ainsi que l'archiduchesse Alexandra (tante de Marie-Christine), venue avec son fils Felipe Riesle, sans oublier le prince et la princesse Piotr Galitzine. Apparentés à la famille et proches d'Henri et Maria Teresa depuis leur installation au grand-duché, ils étaient venus avec trois de leurs filles : Xenia, Tatiana et Alexandra. Et enfin, on pouvait également reconnaître la princesse Elisabeth, duchesse douairière de Hohenberg (sœur du grand-duc Jean), présente à tous les rendez-vous familiaux puisque vivant discrètement à Fiscbach, ainsi que la princesse Maria Anunciata de Liechtenstein dont la mère, Margaretha, venait de mettre au monde quelques jours plus tôt un garçon à Bruxelles.


© Photo Gaston Mirgain / Collection privée Valentin Dupont

© Photo Gaston Mirgain / Collection privée Valentin Dupont

© Photo Gaston Mirgain / Collection privée Valentin Dupont

© Photo Gaston Mirgain / Collection privée Valentin Dupont

© Photo Gaston Mirgain / Collection privée Valentin Dupont

© Photo Gaston Mirgain / Collection privée Valentin Dupont